Impression cyanotype, 21 X 29,2 cm, 2022
Auteur/autrice : Antoine Oury
Les Dents de la mer
Impression cyanotype, 21 X 29,2 cm, 2022
Des eaux et des bras
21 X 14,7 cm. Feutres.
Éclair vert
20 X 14,5 cm. Aquarelle et feutres, août 2022.
Mes articles sur ActuaLitté
J’écris des articles pour le site ActuaLitté, spécialisé sur les métiers du livre (des auteurs aux bibliothécaires, en passant par les éditeurs et les libraires) depuis plus d’une dizaine d’années. J’y ai effectué un stage dans le cadre de mes études, avant de poursuivre aux côtés de Nicolas Gary, le directeur de la publication, et de différents collègues.
Toutes ces années m’ont permis d’acquérir une certaine expérience sur le monde du livre et l’industrie de l’édition, mais aussi sur la coordination d’une équipe de rédaction. Veille, traduction, rédaction d’articles, d’entretiens, de reportages ou de portraits font partie des missions effectuées, parallèlement à l’accompagnement et à l’entraide avec les autres journalistes de l’équipe.
ActuaLitté a acquis une place bien particulière dans le paysage médiatique, grâce à son statut de journal indépendant, et plus spéciale encore au sein de la chaine du livre, où la critique médiatique de l’industrie n’est pas très développée. Le site existe depuis 2010 et son audience n’a cessé de se développer au fil des ans.
Vous pouvez retrouver tous mes articles publiés sur ActuaLitté à cette adresse.
“Thanks for your respect and keep off”
Cette citation (« Merci pour votre respect et du vent », pratiquement exacte) trouvée devant un monument aux morts, à Bourton-on-the-Water, ainsi que la playlist ci-dessous, créée pour le voyage correspondant, me paraissent représenter assez fidèlement l’esprit britannique. Pour peu que cela soit possible, bien entendu, et avec toutes les précautions nécessaires.
J’ai trouvé, en l’espace de quelques jours, une certaine tendance à l’ambivalence sur l’île d’Albion, caractérisée par une envie de se distinguer, ce petit détail a priori sans grande conséquence mais qui change l’ensemble en un tout inédit et introuvable ailleurs.
Ce sont les quantités de thés différents qu’un nuage de lait transforme en liquide marronnasse fade, les autoroutes à 112 km/h mais les petites routes de campagne à 96, l’amour des animaux et de la nature (ces jardins, même privés !) et la surconsommation comme l’abandon des emballages plastiques, d’appétissantes pies accompagnées de frites pâles et molles, une rébellion monstre contre la monarchie absolue au XVIIe et le maintien de privilèges royaux étranges, les High Streets qui concentrent les touristes d’une part, mais les maintiennent d’autre part à distance du reste des villes et villages… De toutes ces ambivalences, l’exclusion volontaire de l’Union européenne cohabitant avec la facilité et la chaleur du premier contact britannique n’est bien sûr pas la moindre.
On retrouve un peu de cette tendance dans la pop anglaise, porteuse d’un grain de folie que de nombreux Américains sont venus rechercher de l’autre côté de l’Atlantique (Bob Dylan, Kanye West, Jimi Hendrix, par exemple), quand la musique populaire américaine me semble plus attachée à la notion de pureté d’un genre ou d’un style. La capacité au décalage s’entend chez Queen, évidemment, mais aussi dans d’autres morceaux bien moins évidents : je pense par exemple à « Something in the Air » (1969), qui démarre comme une ballade gentiment révolutionnaire pour prendre ses distances dans un fracas de pianos malmenés avant de prendre une ampleur orchestrale. Ou « Reasons to Be Cheerful, Pt. 3 » (1979), qui s’éloigne de Londres pour se rapprocher de latitudes plus tropicales. « I Wanna Be Adored » (The Stone Roses, 1989), « I Fought the Law » (The Clash, 1977) ou « You Can’t Always Get What You Want » (The Rolling Stones, 1969) restent à mes oreilles, pour leur part, de fantastiques hymnes rock aux sonorités ou aux propos inattendus pour ce type de morceaux.
La playlist est accessible à cette adresse, sur Deezer. Elle contient des classiques, des succès de quelques semaines, des préférences bien sûr, et beaucoup de manques, mais il faut bien s’arrêter à un moment. Mieux vaut l’écouter en aléatoire, car les morceaux ne suivent aucun classement précis.
Mon parcours
Expérience professionnelle
- Depuis 2012. Journaliste rédacteur en chef – ActuaLitté. Rédaction d’articles et de dossier, recherche et proposition de sujets, veille quotidienne, traduction anglais-français, entretiens avec des personnalités françaises ou étrangères, recherche iconographique, création d’infographies, utilisation des réseaux sociaux pour veille, publication et programmation, relecture et correction, coordination des rédacteurs et rédactrices et définition de la ligne éditoriale, couverture d’événements, maîtrise de l’appareil et des outils photographiques et de retouche d’images.
- 2015-2017. Participation au site The BackPackerz, consacré au rap et au hip hop. Écriture d’articles, coordination et écriture de dossiers, collecte d’informations pour des infographies.
- 2015-2016. Participation au site Sourdoreille, consacré à la musique. Écriture de quelques articles, entretiens, photographie.
- 2013-2014. Participation au site Coup d’Oreille, consacré à la musique. Prise en charge de la partie « Rap/Hip Hop » du site, compte-rendu de concert, photographies live, entretiens avec des artistes, couverture d’événements, écriture de dossiers thématiques et divers articles.
- 2011-2016. Participation au site Critikat, consacré au cinéma. Écriture de critiques de films, entretiens, écriture de dossiers sur des films ou des réalisateurs.
Expérience bénévole
- Depuis mai 2024. Bénévole au sein de la bibliothèque du Centre socioculturel Malakoff – Maison des Haubans. Préparation et animation dans le cadre de la fête de quartier Malakoff
- Depuis novembre 2023. Bénévole au sein du Centre socioculturel Beaulieu, île de Nantes. Soutien pédagogique auprès d’enfants âgés de 6 à 8 ans, jeux, animation.
Formation
- 2019. Formation Adobe Première (18h)
- 2012-2013. Master 2 Journalisme culturel, Université Sorbonne Nouvelle – Mémoire de recherche « Externalisation des contenus : valorisation et circulation des informations », dirigé par Jamil Dakhlia et François Saltiel.
- 2011-2012. Master 1 Lettres modernes appliquées, Université Paris-Sorbonne – Mémoire de recherche « Le journalisme d’immersion : dépasser les apparences », dirigé par France Renucci, Maître de conférences en Sciences de l’information et de la communication, Paris IV Sorbonne.
- 2010-2011. Licence de Lettres modernes appliquées, Université Paris-Sorbonne
Projets personnels
- 2024. Contre-Courant. Ecriture et illustration d’un ouvrage pour la jeunesse.
- 2023. Lost in Translation. Étrangers familiers. Analyse du film de Sofia Coppola, de sa mise en scène, de ses thématiques, de sa bande originale. Paru aux éditions LettMotif en novembre 2023.
- 2017-2021. Des pinceaux de lumière – Une biographie d’O.G. Rejlander. Recherches biographiques et iconographiques sur le photographe victorien (1813-1875), la naissance de la photographie et l’état de l’art à son époque. Création d’un site web sur le sujet.
Le journalisme d’immersion – Dépasser les apparences
Dans le cadre de mon Master I de Lettres modernes appliquées, en 2011-2012, j’ai consacré mon mémoire de fin d’année au journalisme d’immersion. J’ai étudié trois textes, tous publiés en français : Hell’s Angels de Hunter S. Thompson (paru en 1967, édition française Folio, traduction de Sylvie Durastanti), Tête de Turc de Günter Wallraff (1985, édition français Le Livre de Poche, traduction de Alain Brossat et Klaus Schuffels) et Le quai de Ouistreham de Florence Aubenas (L’Olivier).
Cette pratique journalistique n’a pas disparu, bien au contraire : dernièrement, Jean-Baptiste Malet, l’a mise en oeuvre pour une enquête (En Amazonie, Fayard, 2013), et elle surgit régulièrement, à l’occasion de différents reportages.
Le journalisme d’immersion pose des questions pratiques, éthiques, morales même, et repose sur un pacte assez équivoque avec le lecteur : il est ainsi intéressant de le questionner et d’en observer les limites autant que les possibilités.
`Je vous propose de télécharger ci-dessous le texte intégral de ce master, au format PDF (n’hésitez pas à me joindre à l’adresse antoineoury@gmail.com si vous souhaitez un format EPUB). Merci d’être indulgent·e, je ne l’ai pas revu – à l’exception de la couverture.
Interview – Dominique Tarlé, Like a Rolling Stone
Un article paru en mai 2014 dans Coup d’Oreille, fruit d’une sympathique visite collective de l’exposition de Dominique Tarlé au Festival Livres & Musiques de Deauville. On m’a plus tard prévenu que le photographe aimait en rajouter dans ses interactions avec les Stones, brodant ses souvenirs à l’envi. Et pourquoi pas, après tout ?
Pour un dimanche, l’espoir d’une interview facile était permis. Avec l’exposition de Dominique Tarlé au Point de Vue de Deauville (bien vu l’orga du Festival Livres et Musique), interroger le photographe sur les clichés pris pendant ses six mois dans le Sud de la France avec les Rolling Stones, en 1971, s’imposait. Des tirages noir et blanc, couleur, portraits ou grands angles… Et pas mal d’histoires autour de ses instants où le photographe a su se faire oublier…
À l’intérieur, les regards vont des photos à l’homme qui leur fait face. Devant chaque cliché, entouré par des dizaines d’auditeurs, Dominique Tarlé s’arrête pour détailler une situation, un contexte, et digresse vers d’autres observations sur les Rolling Stones. 6 mois de vie commune avec eux, alors que le jeune photographe ne devait rester qu’un après-midi dans cette villa Nellcôte de Keith Richards, investie par les Stones pour enregistrer Exile on Main Street.
Dominique Tarlé expliquera être habitué à se rendre invisible depuis sa jeunesse, mais lorsqu’il le veut, il devient aussi un captivant conteur : « Les Stones bougeaient vraiment tout le temps… Je me mettais en place pour photographier Keith qui allait se mettre au piano, j’avais fait la mise au point, et il s’allonge d’un coup, la tête entre les enceintes, avec Mick derrière qui se met à la guitare… Là, mon gars, t’appuies sur le bouton, c’est tout : après, c’est flou… Mais tant pis, l’atmosphère, elle est là. »
Pour éviter la saisie de leurs bien par le Fisc anglais pour cause d’impôts sur le revenu dilapidés plutôt que payés, les Stones s’exilent en France en 1971, près de Villefranche-sur-Mer. La villa Nellcôte, bâtisse Belle Époque, devient une sorte de bunker où les autorités françaises acceptent que les Stones vivent leur vie comme ils l’entendent. Évidemment, le groupe ne manque pas d’inviter amis, connaissances ou dealers, pour quelques nuits d’insomnie…
Le blues : dans Exile on Main Street, il est joué avec envie par les Stones, rivalise avec le rock à la sortie des amplis. Mais cet album aujourd’hui culte se fait alors attendre : les Stones jouent, chantent, mais n’enregistrent pas. Parmi les invités plus ou moins désirés dans la villa, Gram Parsons, guitare rythmique des Byrds pendant un an avant de former avec Chris Hillman les Flying Burrito Brothers. Après Burrito Deluxe, le deuxième album du duo, Parsons quitte le groupe pour entamer une carrière solo. Et retrouve retrouve Keith Richards à Nellcôte, pour finalement répéter de plus en plus avec lui…
Tarlé est formel : les liens entre les deux musiciens sont très forts. D’ailleurs, Keith Richards a offert la chanson « Wild Horses » a Parsons pour le deuxième album des Flying Burritos, et s’apprête à faire de même avec « Honky Tonk Women ».
« Sur cette photo, quand Mick arrive, Keith est en train de chanter avec Gram Parsons, et là Mick se dit : «Putain, ces deux-là vont me foutre dans la merde.» L’idée de Gram, c’est que Keith produise son album solo sur Rolling Stones Record. Et Mick, qui n’est pas le dernier des cons, se dit que Keith va jouer, chanter, composer sur cet album solo. La promotion va suivre, avec les concerts, et Mick sait qu’il va perdre son guitariste pendant un an et demi minimum. Je peux vous dire que là, il cogite. » Pour le chanteur d’un des plus grands groupes du monde, aucune hésitation : l’enregistrement d’Exile se fera ici, dans la villa Nellcôte. Et peu importe si Keith est encore accordé sur la guitare de Gram Parsons, qui quitte rapidement la maison, sans jamais suivre le groupe en studio, ni enregistrer son propre album avec Keith. « Sauf que tout la musique qu’ils ont en tête après des mois à jouer ensemble va se retrouver sur Exile on Main Street », termine Tarlé.
Une seule photo de l’exposition montre Gram Parsons, assis sur une balustrade face à Keith, pas l’air bien solide face au personnage le plus sulfureux du rock. Et pourtant, l’amitié entre les deux est réelle, et Richards prend très au sérieux l’album que Parsons a en tête. « À l’origine, le rock’n’roll, ce sont de jeunes blancs-becs américains, des Elvis Presley, Eddie Cochran, Jerry Lee Lewis, ou Buddy Holly qui décident de mélanger la country music des péquenauds américains avec la musique des esclaves Noirs Américains, dans les années 50, malgré le racisme terrifiant », explique Tarlé. « L’idée de Gram pour son album solo, c’est d’aller encore plus loin, et de mélanger toutes les musiques blanches et toutes les musiques noires américaines, pour créer une nouvelle musique. Ce double album, Exile on Main Street, c’est celui que Keith et Gram ont en tête. Moi, qui était présent tous les jours, je n’ai jamais vu Gram en studio avec les Stones, mais il est présent dans l’album par l’esprit. C’est pour cela qu’il a été mal reçu au départ, parce qu’il part un peu dans tous les sens. Du blues, de la soul, de la variété, ça se mélange, y compris au sein d’une seule chanson… »
Difficile de retrouver, sonoriquement, Exile on Main Street dans GP (quoique : essayez « Cry One More Time »), l’album solo de Gram Parsons, sorti en 1973. Cette même année, le musicien trouve la mort à Joshua’s Tree, un arrêt brutal et encore inexpliqué, probablement un mélange d’alcool et de drogues. Mais il y a sûrement plus à voir avec la méthode, une façon de concevoir l’album. Mais, sans aucun doute, Exile on Main Street s’est fait à partir de ce départ pour un pays, certes sympathique, mais légèrement décevant, surtout dans ces conditions de « détention » pour les Stones. Les membres du groupe sont coupés du monde dans leurs propriétés, sans journaux, radio ou télévision : les seules nouvelles du reste du monde viennent avec leurs invités.
Les tensions financières, c’est certain, sont présentes : « Cette époque est plutôt lourde, avec la création du label Rolling Stones Records, distribué par des maisons de disque aux États-Unis, en Europe, ou ailleurs, qui nécessite une négociation des contrats », détaille Dominique Tarlé. Par-dessus ça, les Stones sont en plein procès avec leur manager Allen Klein, « qui leur a sucré tout leur argent », tranche le photographe.
La bataille judiciaire durera 17 ans : le fameux manager des Beatles avait assuré ses arrières dans les contrats dès les premiers albums des Stones, et floué le groupe, l’année précédente, en montant une société dont il était le seul propriétaire, Nanker Phelge (US). Le « (US) » est important, puisque Nanker Phelge était également le nom d’une autre société de distribution appartenant majoritairement aux Rolling Stones. Klein leur proposa donc un contrat avec Nanker Phelge (US), et le plus grand groupe de rock du monde pensa signer un contrat en sa faveur… Avec des documents en règle, Klein pu gagner le procès, et empocher les dédommagements.
« Les pertes financières astronomiques sont aussi la cause de leur exil, organisé par Jacques Chaban-Delmas sur une requête de son ami Rupert zu Loewenstein [le gestionnaire de droits des Rolling Stones, NdR] », assure Dominique Tarlé devant une assemblée soufflée. Dans le train du retour de Deauville, certains jetteront des doutes sur les histoires de Tarlé, soulignant que l’homme fait sa propre légende. D’ailleurs, seules 6 chansons de Exile… y auraient été enregistrées, rapporte Nick Kent. Bien sûr, mais le blues a toujours fait sonner ce genre d’histoires, des pactes avec le diable au croisement des routes, ou des cendres des ancêtres sniffées…
Photo en-tête : Mick Jagger, Keith Richards (copyright Dominique Tarlé/Galerie de l’Instant)
Mes articles sur Sourdoreille
À la recherche d’un endroit où publier quelques articles sur la musique, surtout des entretiens, après la disparition de Coup d’Oreille, je ne suis pas allé chercher bien loin. Début 2015, je rencontre Romain, qui gère le site Sourdoreille, et je signe rapidement plusieurs articles pour sa plateforme. Parmi ces quelques productions, des entretiens avec La Cliqua et A2H, mais aussi et surtout avec Greil Marcus, grand expert de Dylan devant l’éternel.
Je n’ai malheureusement pas poursuivi très longtemps mes activités (pour l’instant) chez Sourdoreille, mais n’hésitez pas à faire un tour sur ce très beau site ! Tous mes articles sont accessibles à cette adresse.