J’aime dessiner et peindre, et j’ai pu le faire entre deux sessions d’écriture ou de relecture de Lost in Translation, étrangers familiers, sans pour autant rompre avec ma réflexion autour du film. Toutes ces illustrations ont été réalisées en 2023.
Lost in Translation fait depuis longtemps partie de la liste de mes films favoris, que je ne me lasserai jamais de revoir. J’ai découvert le film à l’âge de 16 ou 17 ans, en DVD, et son ambiance, ses images, sa musique, son scénario et sa distribution, tout cet ensemble m’a immédiatement marqué. À l’époque, j’étais pourtant plus intéressé par les films d’exploitation américains des années 1980 et 1990, mais cette œuvre de Sofia Coppola me fascinait, tout comme le lien entre Charlotte (Scarlett Johansson) et Bob (Bill Murray). La B.O. me permettait de prolonger le séjour au Japon avec ce duo (y compris la piste cachée en fin d’album, avec l’interprétation de « More than this » par Bill Murray !), et j’ai beaucoup fait tourner ce CD dans mon walkman, avant de lui réserver une place dans mes lecteurs MP3.
Début 2022, j’ouvre fébrilement la réédition attendue de la B.O. de Lost in Translation au format vinyle, pour le coup bien pratique, car l’album reste toujours absent des plateformes de streaming (du moins Deezer, que j’utilise). Je replonge dans cette compilation parfaite de titres shoegaze ou non, qui compte de grands noms comme My Bloody Valentine, The Jesus and Mary Chain, Air ou Sébastien Tellier. Et je revois le film. Encore.
J’ai déjà écrit sur les films et le cinéma, pour le site Critikatet, même si je n’entretiens pas assez cette habitude, je le fais encore de temps à autre. Alors, je me suis lancé dans une transposition écrite de mon amour pour ce long-métrage, afin de tenter de comprendre pourquoi il fonctionne si bien — à mon avis — sur les spectateurs, pourquoi ce récit, pourtant simple et sans trop de rebondissements, peut marquer si profondément. Je me suis intéressé à la réalisation, à la photographie et à l’interprétation, à travers l’analyse de scènes, mais aussi aux conditions de production du film et enfin aux ressentis des spectateurs — notamment le mien — face à l’œuvre.
D’un article, ce travail s’est changé en un court essai, suffisamment long toutefois pour que je finisse par le proposer à des éditeurs, mi-2022. Finalement, Lost in Translation, étrangers familiers s’est concrétisé sous la forme d’un livre, le premier entièrement consacré au film.
J’aborde dans ce texte toute une variété d’aspects du long-métrage, de sa mise en scène à sa colorimétrie, en passant par son traitement de la relation entre Bob et Charlotte à sa vision de Tokyo, du Japon et du peuple japonais. Je n’oublie pas, bien sûr, la musique du film : j’ai d’ailleurs eu la chance de pouvoir m’entretenir avec Brian Reitzell, qui en a supervisé la conception. Cet entretien, reproduit à la fin du livre, a permis de compléter cet examen approfondi de Lost in Translation.